Le mois dernier, nous vous avons partagé quelques éléments de la pédagogie mise en place par nos professeurs lors de leurs leçons. Cette semaine, nous vous proposons de sortir des salles de classe : place au sport !
Le sport est en effet un élément-clé de la pédagogie de notre école. Par la pratique sportive, nous souhaitons encourager les élèves à travailler en équipe, à se dépasser physiquement et à prendre soin de leur corps. Pour mieux comprendre l’importance du sport au Cours Charles Péguy, nous avons donné la parole à M. Oualla, notre professeur d’Education Physique et Sportive.
Depuis quand travaillez-vous au Cours Charles Péguy ?
M. Oualla : Depuis bientôt 2 ans !
En quelques mots, qu’est-ce que l’EPS (Education Physique et Sportive) et comment s’inscrit-elle dans les enseignements scolaires ?
M. Oualla : L’Éducation Physique et Sportive (EPS), à tous les niveaux de la scolarité, vise la réussite de tous les élèves et contribue, avec les autres disciplines, à l’instruction, la formation et l’éducation de chacun. Elle participe à l’acquisition et à la maîtrise du socle commun et permet de faire partager aux élèves le respect d’autrui : faire attention à l’autre, particulièrement les plus faibles.
Par la pratique scolaire d’Activités Physiques Sportives et Artistiques (APSA), l’enseignement de l’EPS garantit à tous les élèves une culture commune. Elle permet à chacun d’améliorer ses possibilités d’adaptation motrice, d’action et de réaction à son environnement physique et humain.
L’école aide donc à l’appropriation d’une culture physique, sportive et artistique de façon critique, responsable, lucide et citoyenne.
Au sein de l’ensemble des disciplines d’enseignement, l’EPS occupe une place originale où le corps, la motricité, l’action et l’engagement de soi sont au cœur des apprentissages. Elle offre ainsi une complémentarité aux autres enseignements et assure l’indispensable équilibre du temps scolaire.
En proposant une activité physique régulière, source de bien-être, elle favorise l’acquisition d’habitudes de pratiques nées souvent du plaisir éprouvé, et contribue à la lutte contre la sédentarité et le surpoids. Elle participe ainsi à l’éducation à la santé.
Chaque étape de la scolarité apporte sa contribution à cette ambition.
Quels sont les objectifs de l’EPS à l’école ?
M. Oualla : L’EPS a pour finalité de former un futur adulte responsable, cultivé, lucide, autonome, physiquement et socialement éduqué. Cette finalité se traduit par trois objectifs :
- Le développement et la mobilisation des ressources individuelles favorisant l’enrichissement de la motricité. Le développement des ressources doit faire l’objet d’une attention particulière au moment où l’élève, fille ou garçon, subit des transformations morphologiques, physiologiques et psychologiques importantes. Toutes les activités physiques du programme permettent le développement et la mobilisation des aptitudes et ressources de chaque élève, éléments déterminants de sa réussite, de son aisance et de l’estime qu’il a de lui-même.
- L’éducation à la santé et à la gestion de la vie physique et sociale. La prise en compte de la santé doit s’envisager dans plusieurs dimensions : physique, psychique, sociale. Progressivement, l’écolier doit apprendre à connaître son potentiel, à acquérir le goût de l’effort et des habitudes de vie liées à l’entretien de son corps, à organiser ses pratiques, à prendre en charge sa sécurité et celle des autres. Il doit aussi s’approprier les codes sociaux lui permettant d’établir de bonnes relations aux autres et de respecter l’environnement. À l’adolescence, au moment où le jeune, en quête d’identité, est susceptible d’adopter des comportements à risques, l’EPS peut l’aider à prendre conscience de l’importance de préserver son capital santé.
- L’accès au patrimoine de la culture physique et sportive. En primaire, l’élève doit vivre des expériences corporelles variées et approfondies. Il accède ainsi à une culture raisonnée, critique et réfléchie des APSA. Cet apprentissage se fait au travers de pratiques scolaires issues des pratiques sociales, aménagées en fonction des impératifs éducatifs. L’acquisition de compétences et de valeurs permet à l’écolier de se situer au sein d’une culture contemporaine.
En tant que professeur, comment évaluez-vous l’EPS et la progression des élèves ?
Pour le primaire, compte tenu des caractéristiques et des spécificités des élèves, quatre compétences propres à l’EPS sont retenues :
- Réaliser une performance motrice
- Se déplacer en s’adaptant à des environnements variés et incertains : réaliser, maîtriser et adapter un déplacement, en faisant des choix d’itinéraires, dans un milieu plus ou moins connu, plus ou moins varié, situé en pleine nature ou en condition similaire, nécessitant de s’engager en sécurité dans le respect de l’environnement.
- Réaliser une prestation corporelle à visée artistique ou acrobatique : concevoir, produire et maîtriser une prestation devant un public, selon un code ou des règles de scène en osant se montrer et s’assumer.
- Conduire et maîtriser un affrontement individuel ou collectif : rechercher le gain d’une rencontre, en prenant des informations et des décisions pertinentes, pour réaliser des actions efficaces, dans le cadre d’une opposition avec un rapport de forces équilibré et adapté en respectant les adversaires, les partenaires et l’arbitre.
L’objectif de l’EPS n’est donc pas uniquement d’obtenir une performance sportive dans une discipline ponctuelle (ceci fait partie des objectifs des clubs sportifs), mais de poursuivre des objectifs éducatifs en utilisant les Activités Physiques et Sportives.
Au Cours Charles Péguy, le sport s’adapte aux compétences de chaque élève, au rythme de ses apprentissages. Concrètement, les élèves pratiquent au cours de l’année scolaire les différents sports suivants : tchoukball, roller, basketball, pingpong, course d’orientation, athlétisme, rugby, ultimate, arts du cirque, acrosport et gymnastique.
Depuis votre arrivée dans l’école, avez-vous remarqué une progression particulière chez nos élèves ?
M. Oualla : Une chose qui saute aux yeux est l’apprentissage des règles du jeu. Au début les élèves négociaient et contestaient tout le temps : « oui mais moi j’ai appris comme cela », « moi je fais ça », etc. Au fur et à mesure des séances, les élèves voient que le cadre est posé et qu’il est respecté par tous. Cela est rassurant pour eux, et le professeur de sport est là pour maintenir l’arbitrage. On ne négocie plus : aujourd’hui le respect des règles n’est pratiquement plus un problème pour tous.
Ils ont aussi appris à aimer l’effort. Notamment les filles de 6e, qui en début d’année, se plaignaient de la plage horaire du sport hebdomadaire qu’elles appréhendaient beaucoup. Je les entendais se plaindre avant chaque cours. Aujourd’hui, elles sont très contentes de voir arriver l’heure de sport, elles sont même douées dans ce qu’elles font. Cet apprentissage de l’effort passe par la pratique d’un sport que les élèves aiment.
Vous avez également mis en place des projets sportifs d’envergure au Cours Charles Péguy. Pouvez-vous nous en parler ? Que souhaitez-vous apporter aux élèves avec ces évènements ?
Cette année encore, pour la deuxième année consécutive, le Cours Charles Péguy a affronté 5 écoles Espérance banlieues d’Île-de-France au cours d’Olympiades sportives. 500 élèves se sont dépassés au cours de 7 épreuves : tir à la corde, tir à l’arc, relais, sprint, tour du monde (relais complexifié), lancer de vortex et saut en longueur.
Le projet des Olympiades permet de donner aux élèves l’envie de se dépasser par la soif de gagner. Non pas de gagner pour eux-mêmes, mais pour l’école. Vendredi 27, les élèves représentaient le CCP au-delà d’eux-mêmes.
Mais « l’on ne peut gagner dignement que si l’on sait perdre ». Les Olympiades ont aussi permis aux élèves d’apprendre à être fair-play. Je les ai vus serrer la main de leurs adversaires avant et après chaque épreuve. Même si on peut penser qu’ils en font trop, j’étais heureux de les voir appliquer ce principe. Quoi qu’il arrive, on peut dire que ce jour-là, les élèves étaient fiers de s’appeler Cours Charles Péguy.
Un grand merci à M. Oualla d’avoir pris le temps de répondre à nos questions et de détailler sa pédagogie.