Albane de Beaurepaire a rejoint l’équipe enseignante du Cours Charles Péguy en septembre dernier. Formatrice dans l’approche pédagogique du « mieux apprendre », elle a animé pendant neuf ans des conférences, formations et ateliers. Cette année, elle a décidé de franchir le cap et de se tourner vers l’enseignement. Entretien avec la professeure de français et de sciences de nos classes de collège (6ème et 5ème).
Pourquoi avez-vous choisi de devenir professeure de français et de sciences au Cours Charles Péguy ?
Albane de Beaurepaire. Une plus grande disponibilité familiale à ce moment de ma vie m’a permis de me lancer dans ce beau projet auquel je réfléchissais depuis un moment déjà. C’est un métier qui demande une disponibilité entière auprès des élèves, et j’avais envie de mettre en pratique les méthodes que j’avais découvertes dans l’approche du « mieux apprendre ». Le projet d’Espérance banlieues est très cohérent pour moi car il me permet d’enseigner dans des classes à effectifs réduits tout en ayant la responsabilité de plusieurs matières très différentes. Je ne vois pas le métier d’enseignant comme une expertise sur un sujet, mais plutôt comme une capacité à transmettre de manière efficace.
Pouvez-vous nous parler de votre travail sur les intelligences multiples ?
Albane de Beaurepaire. J’ai formé de nombreuses personnes sur ce sujet, parents comme enseignants. Pour faire simple, l’intelligence en tant que telle n’existe pas, elle n’est ni unique, ni universelle. Selon cette théorie, on distingue les huit intelligences suivantes :
C’est une grille de lecture qui permet de mieux accompagner chaque élève. Le jour de la rentrée scolaire au Cours Charles Péguy, les élèves ont pu répondre à un questionnaire sur leurs intelligences, ce qui a permis, pour ma part, de mieux les connaître, et de mieux se connaître eux-mêmes. Cela me donne des pistes pour pouvoir mieux appréhender leurs talents et les encourager à les développer, ainsi que pour mieux comprendre leurs difficultés et les aider à les combattre.
Comment utilisez-vous votre expérience sur le « mieux apprendre » en classe?
Albane de Beaurepaire. Au sein de la classe, je fais en sorte que les élèves soient un maximum actifs, c’est primordial car on apprend en faisant ! J’organise souvent des jeux autour des notions apprises. Par exemple, au lieu de faire une courte interrogation sur les conjugaisons, j’organise un jeu de bingo : les élèves doivent remplir la grille de bingo avec les verbes conjugués correctement. Quand je dis « courir, au plus-que-parfait à la troisième personne du pluriel », ils doivent écrire « avaient couru » sur leur grille. Cela permet de les maintenir constamment engagés dans le processus d’apprentissage, d’une manière ludique qui fait oublier le côté rébarbatif de la conjugaison.
Les cartes mentales sont également un outil d’apprentissage intéressant car elles sont très compatibles avec le fonctionnement du cerveau. Je fais tous mes cours de français en carte mentale : c’est particulièrement efficace avec des enfants qui ont plus de mal à appréhender le verbal.
Comment permettez-vous aux élèves de prendre confiance en eux ?
Albane de Beaurepaire. Mes élèves ont besoin d’être félicités pour leur progression. Je mets au maximum l’accent sur ce qu’il y a de positif et sur leurs progrès, aussi bien dans leur apprentissage que dans leur comportement général.
Il faut aussi apprendre à dédramatiser les erreurs : c’est en faisant des erreurs qu’on apprend. Je souhaite également leur signifier que les notes ne les évaluent pas en tant que personne ni même en tant qu’élève. Ce n’est qu’un état des lieux sur une notion à un moment donné et il doit être appréhendée comme tel. J’essaye à tout prix de reconstruire positivement le concept de note auprès des élèves et de leurs parents.
Pour en savoir plus sur le travail d’Albane sur les intelligences multiples et le mieux apprendre, retrouvez ses vidéos sur sa chaîne Youtube !